Cultiver du cannabis pour l’usage religieux et spirituel

Depuis des millénaires et dans le monde entier, on fait du cannabis usage rituel et religieux, notamment pour entrer en état de transe. Les anciens avaient pour coutume de cultiver du cannabis surtout pour les rituels et pour soigner le malades. Le cannabis apparaît également dans les écrits d’Hérodote relatifs aux pratiques cérémonielles des Scythes à partir du cinquième jusqu’au deuxième siècle avant notre ère. Les itinérants Sadhus l’ont aussi utilisé en Inde depuis des siècles, et dans les temps modernes, il a été adopté par le mouvement Rastafari.

Ancienne utilisation en Afrique

Le cannabis était utilisé en Afrique pour restaurer l’appétit et soulager la douleur des hémorroïdes et également comme antiseptique. Dans un certain nombre de pays, il a été longuement utilisé pour traiter le tétanos, l’hydrophobie, et pour abréger le travail pendant l’accouchement. Selon les experts, presque tous les anciens peuples considéraient les plantes narcotiques et médicinales comme étant sacrées et les incorporaient dans leurs croyances et pratiques religieuses ou magiques. En Afrique, il y avait un certain nombre de cultes et de sectes qui vouaient un culte au chanvre. Pogge et Wissmann, lors de leurs explorations de 1881, ont visité le village de Bashilenge sur la frontière nord de l’Lundu, entre Sankrua et Balua. Ils ont trouvé de grandes parcelles de terrains autour du village utilisées pour cultiver du cannabis. A l’origine il y avait des petits groupes de fumeurs de chanvre, liés par des liens d’amitié, mais cela a finalement conduit à la formation d’un culte religieux. Les habitants du Bashilenge s’appelaient Bena Riamba, «les fils de chanvre», et leur terre Lubuku, ce qui signifie «amitié». Ils sont souvent décrits comme étant les tout premiers hippies.

Chaque tribu participait au culte du Riamba et montrait sa dévotion par le tabagisme le plus souvent possible. Des pouvoirs magiques universels furent attribués au chanvre, qu’ils utilisaient pour lutter contre toutes sortes de maux. On fumait également le chanvre quand on allait à la guerre. Il y avait des rites d’initiation pour les nouveaux membres qui avaient généralement lieu avant la guerre ou un long voyage. Le chanvre prenait un sens symbolique pour le Bashilenge, quelque peu analogue au calumet de la paix chez les Indiens d’Amérique. Aucun accord commercial et aucun traité de paix n’était négocié sans fumer de chanvre. Dans la région du Moyen-Sahara, la secte Senusi était aussi connue pour cultiver du cannabis à grande échelle pour une utilisation dans les cérémonies religieuses.

L’utilisation sikhs

Les Sikhs du Pendjab dans le nord de l’Inde, sont parmi les plus gros consommateurs de cannabis. Sous l’influence du dixième gourou des sikhs, le gourou Gobind Singh, le chanvre a d’abord été préparé comme une potion sacrée, bu plutôt que fumé, et est toujours préparé aujourd’hui comme il l’était il y a 300 ans par les Nihangs ou guerriers sikhs. Leur Sukhnidhan est un mélange d’amandes, de graines de pavot, de poivre noir, de pétales de rose, de graines de cardamome et graines de melon qui sont tous mélangés avec du cannabis, puis encore mélangés avec de l’eau, du lait et du sucre.